Tuto: chants et cris oiseaux communs des villes et parcs.

Pour débutants en ornitho et citadins, ce tutorial passe en revue les chants ou cris de vingt espèces communes que l'on peut rencontrer dans les parcs et jardins urbains.

Une petite mise au point pour commencer :

Ainsi les cris peuvent s'entendrent toute l'année, alors que les chants ne sont utilisés pour la plupart des espèces qu'en période de reproduction - avec un pic en fin d'hiver et au printemps. L'été est généralement plus calme - bouches à nourrir obligent - et il y a un rebond automnal pour beaucoup d'espèces.

Il est principalement question des chants sur cette page, sauf pour les espèces pour lesquelles le cri est facile à reconnaître.

Les espèces sont ici organisées en trois groupes

Les «basiques», dont les vocalises sont globalement réduites aux cris, qui sont simples
Les «obstinées», dont le chant est constitué de courtes séquences de notes répétitives.
Les «volubiles», qui développent des chants plus complexes avec de nombreux motifs.



Les «basiques»


Corneille noire

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Corneille noire


Communément appelé (à tort) «corbeau», la corneille noire se rencontre très fréquemment en ville.
Pas de chant - comme la plupart des corvidés - mais un répertoire de cris assez varié.


Le cri le plus fréquent :
Une variante :
Et une autre variante :

Confusions possibles avec le Corbeau freux (plus rare en ville) ou avec le Grand corbeau (encore plus rare en ville). Voir le tutoriel sur les corvidés noirs.

📆 toute l'année.



Pie bavarde

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Pies bavardes


La pie bavarde est un oiseau de taille moyenne (environ 45cm), très commun.
Blanche et noire, très contrastée, son identification ne devrait pas poser de problème.

La pie jacasse de façon caractéristique :

Confusions possibles. Visuellement, aucune. La pie peut vocaliser de façon différente, auquel cas on peut la confondre avec d'autres corvidés.

📆 toute l'année.



Geai des chênes

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Geai des chênes


Très bel oiseau environ de la taille d'une pie. Le corps est de couleur «chamois», la queue noire, et il a du blanc, du noir et du bleu sur les ailes.

Le cri principal du Geai est un monosyllabe rauque :

C'est le cri de loin le plus fréquent, mais le Geai à un répertoire vocal plutôt étendu, avec également des possibilités d'imitations - ici de Buse variable - à comparer à l'originale .

À noter que le Geai chante également, mais très sporadiquement et à faible volume - avec un chant étonnamment varié pour un corvidé.

Confusions possibles. Visuellement, aucune, mais les cris autres que le principal pourront être confondus avec ceux d'autres corvidés - sans parler des imitations.

📆 toute l'année.



Choucas des tours

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Choucas des tours


Petit corvidé rond à la tête grise vivant en colonie, le Choucas des tours affectionne les trous dans les vieux bâtiments ou dans les platanes.

T'as de beaux yeux, tu sais ?


Les choucas sont très bruyants notamment en vol, et leur cri est caractéristique :

Attention toutefois, confusion possible en ville avec la perruche à collier, qui partage de plus son affection pour les platanes.


📆 toute l'année.




Martinet noir

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Arbalétrier

Espèce estivale emblématique dont les courses-poursuites à grande vitesse animent les villes et villages.

Le cri en poursuites (screaming-parties chez nos cousins anglo-saxons)

Confusion possible aucune.

📆 de mai à août - le Martinet noir faisant partie des espèces nicheuses qui arrivent le plus tard et partent le plus tôt de nos latitudes.



Moineau domestique

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Mâle

Femelle

On ne le présente plus.

Pas vraiment de chant chez le Moineau domestique, mais des «tchip» qui, répétés servent aux mâles à délimiter un territoire, ainsi que de nombreux cris simples de contact et des cris d'alarme.
Des cris
Des cris d'alarme
Le chant (succession de cris)


Confusions possibles pour les cris, principalement avec le Moineau friquet - quasi absent en ville, mais méfiance, il y a également une certaine proximité avec d'autres espèces. Pour le chant, éventuellement avec le Pouillot véloce. Le chant du moineau est plus mouillé, et généralement moins régulier que celui du Pouillot véloce.

📆 toute l'année.



Quiz

Un quiz sur ces premières espèces.




Les «obstinés»


Pigeon ramier

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Pigeon ramier

Un peu plus gros que le pigeon biset, il s'en distingue principalement par:

Le chant à cycle de cinq notes est très typique, avec son format 3+2, la note centrale du premier groupe étant accentuée

Confusion possible avec la Tourterelle turque dont le chant est basé sur un cycle de trois notes au lieu de cinq.

📆 toute l'année.



Tourterelle turque

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Tourterelle turque

La tourterelle turque est un oiseau fin et élégant de couleur dominante gris clair, avec un petit collier noir à l'arrière du cou.


Le chant à cycle de trois notes est très typique

Confusion possible avec le Pigeon ramier dont le chant est basé sur un cycle de cinq notes au lieu de trois.

📆 toute l'année.



Pouillot véloce

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Pouillot véloce

Petit oiseaux dont le chant répétitif très reconnaissable lui vaut son nom de «Chiffchaff» outre-manche


Confusions possibles. Aucune pour le chant. Avec d'autres pouillot ou encore d'autres espèces si l'on n'a que le cri ou que le visuel.

📆 printemps et début d'été principalement pour le chant



Pic vert

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Pic vert


Bien connu, ce bel oiseau de teinte générale vert-jaune avec une calotte rouge est pourtant difficile à observer dans de bonnes conditions !
Il est repéré la plupart du temps à son cri et son chant très caractéristiques.
cri
chant
Le cri est constitué de la même note répétée trois ou quatre fois, le chant une dizaine de fois, le tout donnant la désagréable impression que l'oiseau se moque de vous.

Confusions possibles. Aucune.

📆 toute l'année sauf au coeur de l'été.



Pic épeiche

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Pic épeiche


Beaucoup moins connu du grand public que son cousin le pic vert, ce bel oiseau blanc, noir et rouge est cependant répandu dans les parcs urbains.

Particularité : le chant du Pic épeiche est un tambourinement sur un tronc creux

Confusion possibles avec le Pic épeichette - devenu plus rare - dont le tambourinement est plus long

📆 fin d'hiver et printemps.





Mésange charbonnière

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Mésange charbonnière

La Mésange charbonnière est très repérable: joue blanche entourée de noir, poitrine et ventre jaune traversés par une cravate noire très visible.

La Mésange charbonnière à un répertoire vocal très développé - avec une bonne quinzaine de cris différents.
Le chant est constitué d'une suite d'un à trois sons sur un ou deux tons, répétée en boucle. La tonalité est grinçante et métallique, ce qui vaut à l'espèce son surnom de «serrurier».
deux temps, deux tons
trois temps, deux tons
un seul ton

Il ne sera pas question des cris, qui sont parfois difficiles à distinguer de ceux des autres mésanges.

Confusions possibles avec les autres espèces de mésanges, notamment la Mésange noire pour le chant - cette dernière étant nettement moins fréquente en ville (voir le tutoriel correspondant).

📆 hiver et printemps principalement.



Mésange bleue

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Mésange bleue

La mésange bleue est un peu plus petite que la charbonnière. Elle s'en différencie par sa calotte bleue, et son fin trait sourcilier noir sur fond blanc.

Les cris sont très variés, généralement plus aigus et moins métalliques que ceux de la Mésange charbonnière. Forts risques de confusion avec d'autres espèces de mésanges (voir le tutoriel correspondant).

Le chant est un «si si du du du du…» assez caractéristique


Confusion possible avec un cri d'alarme de la Mésange charbonnière, dont la partie en «du du du du» est beaucoup plus gutturale, moins timbrée.

📆 hiver et printemps principalement.



Quiz

Un quiz sur ces espèces.
Et un autre quiz avec également les six premières espèces de la page.




Les «obstinés»


Les oiseaux qui suivent ont un chant plus développé, souvent avec de nombreux motifs dont l'ordre et la fréquence d'utilisation varient. Il faut donc s'entraîner à reconnaître leur timbre et leur rythme, un peu comme l'on distingue la voix de plusieurs personnes même si elles ne disent pas deux fois la même chose.
Méfiance également, la plupart de ces oiseaux sont capables d'imiter des motifs de chants d'autres espèces…


Merle noir

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Mâle

Femelle


Le mâle est très facile à identifier: tout noir, avec un bec jaune/orangé (qui peut toutefois être plus sombre en hiver).
Les femelles ont la même allure générale, mais sont brun foncé, avec la poitrine légèrement striée.


Lorsqu'il se nourrit en sous-bois, le merle est généralement très bruyant.

S'il est surpris, il décolle avec un cri d'alarme puissant et caractéristique, donnant une impression de panique , et qui prévient les oiseaux des environs de la proximité d'un danger.

Le chant est une succession sur environ 2s de notes puissantes, très nettes et flûtées, sur un rythme assez lent. Il est très variable d'un individu à l'autre, mais conserve un caractère plus mélodieux et doux que d'autres espèces.




Confusions possibles : aucune pour le cri d'alarme. Pour le chant, peu de confusion possible en ville - éventuellement avec celui de la Fauvette à tête noire ou du Loriot d'Europe, beaucoup plus court et encore plus flûté .

📆 principalement de la fin de l'hiver jusqu'au début du mois de juin.



Fauvette à tête noire

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Mâle

Femelle

Fauvette très reconnaissable à sa calotte noire (pour le mâle adulte) ou marron (pour la femelle et les jeunes), et habituée des jardins.

Son chant, long, démarre par un gazouilli peu clair et assez rapide, et augmente en clarté pour souvent terminer par une séquence de notes très nettes et flutées.





Confusions possibles : le chant est parfois très difficile à distinguer de celui de sa cousine, la Fauvette des jardins , moins commune en ville, et qui ne termine pas par des notes aussi flutées.
Plus généralement, la Fauvette à tête noire peut inclure dans son chants des imitation d'autres espèces, ce qui peut compliquer sa détermination.

📆 de la fin de l'hiver jusqu'au mois de juillet.



Pinson des arbres

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Pinson des arbres

Un passereau très commun, et très coloré, facilement reconnaissable.

Ses nombreux cris peuvent prêter à confusion avec d'autres espèces, mais son chant est relativement constant : une série très rapides de notes qui descendent par palier vers les graves avec une «virgule» finale caractéristique.




Pas de confusions possibles en ville pour le chant si l'on repère la virgule montante à la fin.

📆 principalement d'avril à juillet



Rougequeue noir

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Mâle

Le mâle adulte est d'apparence généralement sombre. La queue est rouge/orangée, et il présente une nette plage blanche sur l'aile. La femelle est plutôt gris-souris, la queue étant toujours rouge/orangée.
Il s'agit initialement d'un oiseau montagnard, qui s'est bien adapté à la vie citadine.

Son chant est généralement en trois parties bien distinctes, ce qui le rend très reconnaissable.



Confusions possibles. Aucune si les trois parties sont bien distinctes. C'est plus compliqué s'il n'y a que la première partie, il faut alors se mettre le timbre du chant dans l'oreille.

📆 principalement d'avril à juin



Rossignol philomène

Rossignol philomèle

Beaucoup plus facile à entendre qu'à voir, le Rossignol philomèle a un chant proverbial: il vocalise fort et beaucoup (une bonne partie de la nuit), généralement à couvert au beau milieu d'un feuillage d'arbre ou d'un buisson.

Son chant est très varié, avec des notes très claires plus ou moins rapides, de nombreuses trilles et de sifflements.
On le reconnaît à ses longues phrases qui ont un côté très «déterminé», à son timbre qu'il faut se mettre dans l'oreille, et surtout aux sifflements en forme de «prise d'élan» comme ceux au début des premiers documents ci-dessous, qui sont les motifs les plus caractéristiques.
Avec sifflements :(*)   
Sans sifflements :    

(*) et un Loriot d'Europe en arrière plan pour les oreilles aiguisées !
Confusions possibles. Pas vraiment de confusion si l'on prend garde aux sifflements. Sinon, avec les autres chanteurs très volubiles - notamment le Troglodyte mignon dont il sera question dans un autre tutoriel, qui chante lui aussi très fort, mais beaucoup plus aigu .

📆 d'avril (où il revient d'Afrique) jusqu'à l'été.



Terminons avec deux espèces très communes, mais dont les chants et cris posent souvent des difficultés.


Rougegorge familier

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Rougegorge familer

On ne le présente plus. Vu de face, son plastron orange est inratable. Il s'agit d'un petit oiseau très territorial et volontier agressif envers ses congénères. Les mâles et les femelles chantent hors période de nidification sur des perchoirs en bordure de leur territoire pour le délimiter.

Le chant est varié, constitué de phrases assez courtes et fluides, d'une tonalité aigüe. La présence de sifflements courts et très aigus est une bonne façon de commencer à repérer ce chant, qui n'est par expérience pas évident à se mettre dans l'oreille.
Le rougegorge chante souvent bien en vue et est peu farouche, ce qui facilite les choses.


Confusions possibles : pas vraiment pour le chant une fois qu'on l'a intégré.

📆 quasiment toute l'année, avec un creux en été et au coeur de l'hiver.



Étourneau sansonnet

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En plumage d'hiver

En plumage d'été


L'étourneau sansonnet est sensiblement de la même taille que le merle. Il se déplace souvent en grandes bandes très bruyantes à partir de l'été.

Côté vocal, c'est un cauchemar. Le répertoire est très varié, allant de grincements bizarres à des sifflements curieusement montants ou descendants, le tout parsemé de bruits qui ne ressemblent à rien et souvent de très convaincantes imitations d'autres espèces (Loriot d'Europe, Buse variable, passereaux divers et variés…). Voici un tout petit aperçu des possibilités.


Confusions possibles avec presque tout et n'importe quoi. Un conseil en sortie ornitho où vous entendez un cri bizarre dont personne ne sait ce que c'est : prétendez qu'il s'agit d'un Étourneau. Vous aurez peu de chance d'être contredit, et vous attirerez à peu de frais l'admiration de vos camarades.

📆 toute l'année.



Quiz

Un quiz sur ces dernières espèces.




Conclusion

De nombreuses autres espèces peuvent être entendues en ville. Elles feront l'objet d'un autre tutoriel.

Le meilleur moyen d'apprendre à reconnaître les chants et cris est d'aller sur le terrain ! On ne retient jamais aussi bien un chant que quand on l'a entendu pendant 10 min sans savoir ce que c'est, puis que l'on a fini par voir et déterminer l'espèce.


Quiz final

Le bouquet final, avec un quiz progressif sur toutes les espèces de cette page.





Pour en savoir plus





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