Ce petit tutorial traite d'un genre d'odonates, ordre d'insecte qui regroupe les libellules et les demoiselles.

• Les demoiselles (zygoptères) sont de petites espèces frêles, avec les ailes (=ptères) antérieures et postérieures de forme semblable (=zygo)
• Les libellules (anisoptères) sont globalement plus grandes, avec les ailes (=ptères) antérieures et postérieures de formes différentes (=aniso)

Les 9 espèces de Sympetrum que l'on peut y observer sont de petites libellules, à l'abdomen plutôt fin et fusiforme, et de couleur globalement rouge pour les mâles matures (à une exception près) et globalement jaune pour les femelles.
Les yeux sont très développés, et se touchent sur leur partie supérieure.

Parmi les quatre suspects ci-dessous, deux libellules ne sont pas des Sympetrum.
Saurez-vous les démasquer ?
La réponse ci-dessous…

   

Solution : Les intrus sont

• Le numéro 2, dont les yeux ne se touchent pas (il appartient en l'occurrence à la famille des gomphes)
• Le numéro 4, qui a l'abdomen très aplati. Il s'agit d'un mâle de Libellule rouge écarlate (Crocothemys erythraea), souvent confondu avec des Sympetrum, qui s'en distingue également pas ses pattes rouges.

Un peu de vocabulaire est nécessaire pour lire les explications ci-dessous.

Comme tous les insectes, les libellules adultes ont un corps segmentées en trois parties :


• La tête, sur laquelle se trouvent notamment les yeux. On appelera face la partie avant de la tête.



• Le thorax, sur lequel s'insèrent les 3 paires de pattes, ainsi que les 2 paires d'ailes (antérieures et postérieures pour avant et arrière). Vers l'extrémité des ailes se trouve une tache appelée ptérostigma (ptére = aile, stigma = point, tache, marque).



• Et enfin l'abdomen, sur lequel se situent notamment les organes reproducteurs.

Ci-dessous, les critères sont donnés pour les mâles et femelles matures, les individus émergeants peuvent avoir des couleurs différentes (notamment sur l'abdomen, et également les ptérostigmas qui peuvent être plus clairs).

À noter qu'une détermination rigoureuse nécessite parfois d'observer des critères plus fins, comme la nervation des ailes ou les organes génitaux, dont il ne sera pas question sur cette page introductive au groupe.

• Espèce par espèce
• Tableau récapitulatif
• Le quiz
• Références

Commençons par les deux l'espèces les plus simples à déterminer.

Sympetrum pedemontanum (Sympetrum du piémont)

S.pedemontanum

Facile, il s'agit de l'unique espèce ayant sur les ailes de larges bandes sombres caractéristiques.

On le trouve principalement en milieu méditerranéen et dans les Alpes.

Sympetrum danae (Sympetrum noir)

S.danae mâle noir

S.danae femelle : trait noir avec des taches jaunes sur le thorax

Ce petit sympetrum affectionne particulièrement les tourbières.

← Le mâle est noir, ce qui le distingue de tous les autres mâles de sympetrums.

La femelle est très constrastée, et se reconnaît facilement au trait noir sur le thorax contenant des taches jaunes. →

Poursuivons avec une espèce assez commune…

Sympetrum sanguineum (Sympetrum sanguin)

S.sanguineum mâle

S.sanguineum femelle

Il s'agit d'un Sympetrum vivement coloré - rouge pour le mâle, jaune pour la femelle - y compris la face.

Les deux sexes se reconnaissent grâce à leurs pattes uniformément noire - critère qui n'est partagé que par les deux espèces précédentes, et S.depressiusculum, mentionnée ci-dessous, et qui comme nous le verrons est simple à déterminer.

L'abdomen est légèrement rétréci puis élargi à la base chez le mâle, et est bordé de taches noires latérales chez les deux sexes.

Cette espèce est partout présente.

À noter que l'on peut confondre cette espèce avec le Sympetrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), beaucoup plus rare et localisé, et qui se reconnaît principalement à ses taches latérales nettement en forme de triangle sur les côtés de l'abdomen chez les deux sexes.
Le Sympetrum déprimé a également le thorax plus sombre, et l'abdomen du mâle n'a pas la forme caractéristique en massus du Sympetrum sanguin.

Poursuivons avec les espèces qui ont du jaune sur les pattes.

Sympetrum flaveolum (Sympetrum jaune d'or)

S.flaveolum, mâle

S.flaveolum, femelle

Ce Sympetrum, plutôt présent en milieu montagnard et dans le nord-est de la France, se reconnaît facilement à sa grande plage couleur safran à la base des ailes, notamment la postérieure.

Sympetrum fonscolombi (Sympetrum à nervures rouges)

S.fonscolombi, mâle

S.fonscolombi, femelle

Ce Sympetrum se reconnaît à ses… nervures rouges sur une large partie basale des ailes.

Ce critère n'étant pas toujours très visible selon les conditions d'observation, noter également

• • Les pattes avec une dominante de noir
• • La moitié inférieure des yeux bleue
• • Les ptérostigmas clairs bordés d'un trait noir épais.

Toujours avec du jaune sur les pattes, terminons avec le trio d'espèce posant généralement le plus de problème :

Sympetrum striolatum (Sympetrum sanguin)

Accouplement de S.striolatum mâle à droite, femelle à gauche

Ce Sympetrum est largement répandu.

Le critère le plus simple pour reconnaître des individus de cette espèce est la présence sur le thorax d'une alternance de deux bandes jaunes avec deux bandes rouges à brun. Ce critère est variable d'un individu à l'autre - il est par exemple flagrant chez le mâle ci-contre, mais moins sur sa compagne.

En cas de doute, on fait appel à un faisceau d'autres critères :

• • Le noir au niveau du front ne descend pas le long des yeux
• • La femelle a l'abdomen jaune-orangé
• • L'abdomen est de largeur constante

S.pedemontanum femelle

Sympetrum meridionale (Sympetrum méridional)

S.meridionale mâle

S.meridionale femelle

Ce sympetrum se reconnaît principalement à son thorax brun très uniforme, avec trait peu de traits noirs, ainsi qu'à ses pattes avec une dominante de jaune.

Sympetrum vulgatum (Sympetrum commun)

S.vulgatum femelle, avec moustaches.

Les critères suivants permettent de distinguer ce Sympetrum du précédent, par ordre décroissant d'importance♂ :

• présence de moustaches noires caractéristiques descendant le long de la face;
• les sutures noires sur le thorax sont plus marquées que chez le Sympetrum méridional;
• le jaune est moins doimnant sur le pates

Tableau récapitulatif

À vous de jouer !

Références